Madame Bell, femme active d’un certain âge et veuve d’un homme richissime, fait une mauvaise chute à la piscine. Elle entend sa fille Laura lui annoncer qu’elle n’est pas sa fille et qu’elle a pris l’apparence d’un souvenir que sa propre conscience lui renvoie. En fait qu’elle a succombé à une concussion le 8 avril vers 13 heures et qu’elle n’a plus que l’illusion d’être en vie. Elle ne serait donc qu’une image mentale ou une illusion. Madame Bell se demande si sa fille n’est pas tombée sous l’emprise d’une secte. Elle en est d’autant plus persuadée que Laura ajoute que Marky, le nouvel amant de sa mère, n’est, lui aussi, qu’une image générée par son esprit…
« Doctors » est une bande dessinée un peu cheap qui se situe aux confins du thriller, de la science-fiction et du mélodrame. Des docteurs assez étranges croient pouvoir faire revenir des morts de l’au-delà. Grâce à eux, le patient pourrait s’inventer une vie rêvée juste avant de mourir définitivement et de basculer dans le noir complet. « Le Charon est un appareil médical qui permet d’accéder à cet au-delà et de prendre l’apparence d’un proche du patient tout juste décédé pour le ramener à la vie », lit-on en quatrième de couverture. Un thème assez classique de la science-fiction qui est présenté de façon nettement moins explicite dans la BD. En dépit d’une présentation qui parle « d’ajout fascinant » et de « jeune prodige », on nous permettra d’être nettement plus modéré dans les éloges. L’histoire n’a pas grand chose d’extraordinaire, elle est même plutôt morbide. Les personnages sont assez peu intéressants et le graphisme peut même paraître rebutant à ceux qui apprécient l’esthétisme, la beauté plastique et les belles couleurs. Les traits sont simplistes, enfantins, sans aucune recherche ni sophistication. C’est brut de décoffrage avec des vignettes au carré et des fonds de pages de couleurs différentes pas toujours de bon goût. Certaines couleurs sont si sombres qu’elles entravent carrément la lecture. Un bilan plus que mitigé.
2,5/5
Doctors (Dash Shaw)