Gutxi, ancien membre de l’ETA militaire, débarque à Tokyo après huit années passées en prison à Madrid et douze autres d’exil en Argentine. Une fois libéré, un médecin lui a annoncé sans ménagement qu’il ne lui restait que fort peu de temps à vivre. Tamae, son épouse japonaise, est morte dans des circonstances troubles alors qu’il était encore incarcéré. Désireux de retrouver le cadre de son ancien bonheur, Gutxi n’aspire qu’à en terminer dans une certaine sérénité. L’ennui, c’est que dès son deuxième jour dans la capitale japonaise, il est contacté par des yakusa parfaitement au courant de son passé de terroriste. Il apprend également que Tamae a eu un enfant dont il serait le père et qui aurait une vingtaine d’années aujourd’hui.
« Un kimono pour linceul » est un authentique thriller dans la mesure où les cadavres s’accumulent au fil de cette sombre et douloureuse histoire. Il a néanmoins la particularité d’être atypique tout d’abord pour son cadre exotique (l’auteur semble avoir une connaissance approfondie de la société japonaise en général et de la mafia en particulier) et ensuite pour son personnage principal, un basque, ancien complice des terroristes de l’ETA, qui ressort broyé de la machine répressive espagnole et auquel la vie n’a pas fait de cadeau. D’où une empathie immédiate pour son destin tragique. L’intrigue de qualité est menée habilement. On y trouve du suspens, des rebondissements et des questions pendantes qui ménagent l’intérêt tout au long du livre et jusqu’à une fin assez surprenante. Le style est souvent descriptif et parfois un peu lent mais ce n’est pas vraiment un défaut vu que cela permet d’apprendre tant de choses sur un Japon peu connu et une réalité yakusa plutôt terrifiante.
4/5
Un kimono pour linceul