En 1995 au Tibet, Guendun Tcheukyi, 6 ans, a été désigné par le Dalaï-Lama comme étant le onzième Panchen-Lama. Selon la tradition du bouddhisme tibétain, à la mort d’un lama, il faut rechercher le jeune garçon en qui celui-ci s’est réincarné. Pour des raisons politiques, les communistes chinois l’enlèvent et font disparaître sa famille. L’enfant est enfermé dans une jolie propriété non loin de Pékin et placé sous la responsabilité de Madame Li qui joue le rôle de seconde mère et de Monsieur Heng qui doit le convaincre que le Parti le protège contre les « diables » tibétains. Au départ de Madame Li, la situation s’aggrave encore. Sans aucun contact avec le monde extérieur, Guendun commence à se poser bien des questions…
Inspiré d’un fait historique réel, cet ouvrage dérive rapidement vers la fiction et s’achève sur une fin aussi invraisemblable que rocambolesque. Nul doute qu’un lecteur averti pensera que le destin de ce « plus jeune prisonnier politique du monde » est ou a été beaucoup plus cruel que ce que nous raconte cette intrigue un peu trop optimiste. A cette réserve près, le livre a néanmoins le mérite de mettre en lumière un épisode peu glorieux de la vie politique chinoise et de le présenter à un jeune public lequel ne pourra en tirer profit qu’à la condition d’avoir quelques notions lui permettant de bien comprendre le contexte et les enjeux de cette affaire. Bien écrit, ce livre, agréable à lire, donne donc aussi pas mal à réfléchir sur le problème du totalitarisme et sur celui du respect des cultures et des religions. Que demander de plus ?
4,5/5
Quand le Panchen-Lama fut kidnappé (Eric Simard)