Sublimé de poésie spirituelle. Plaisir de la langue et de la poésie latine. S’il y a un préjugé pour la latinité, c’est sa connotation scolaire. Revenir au latin, c’est le challenge de beaucoup d’entre nous.
Le latin, langue internationale déjà appelée de ses vœux par Rémy de Gourmont, il y a plus d’un siècle. A lire l’auteur on voit bien comment cette belle langue fut polluée par le courant ecclésiastique et monacal. La femme, même sournoisement abusée, y est la bête noire des moines.
Langue des chansons à boire de bien joyeuses compagnies, avec Adam de Saint Victor, au quatorzième siècle :
Vinum bonum et suave,
Bonis bonum, pravis prave,
Cunctis dulcis sapor, ave
Mudana laetitia ! (p.33)
Diatribes anonymes sur la femme : Mulier est confusio hominis, bestia insanabilis… fetens rosa, tristis paradisus, dulce venenum… poena delectabilis, dulcor amarus…(p.191)
Sublimation de la femme avec Marie réfrénant un double monstre : hérétique et infidèle. Il en est dit ainsi dans le Lamentum lacrymabile inspiré par la prise de Jérusalem en 1097 :
Vos Sarraceni, gens improba, saevior hostis.
Vos Arabes, Turci, genus inimica crucis(p.279)
« Par sa faveur fut trucidé le double monstre maléficieux : le Turc impie est vaincu, tombe la gent hérétique. » Apologie de la beauté féminine avec Anselme de Cantorbéry :
… Clara facie satis est et forma venusta Et tibi non minimum lactea tota placet(p.42)
« Elle est, la femme, de face claire et de forme vénuste et elle ne te plaît pas médiocrement, la créature toute lactée ! »
LIRE CET ESSAI INITIE A LA POESIE RELIGIEUSE DE LA LATINITE TARDIVE ET DU MOYEN AGE.
Rémy de Gourmont Le latin mystique