La meute Yann Moix

Pamphlet romanesque contre la meute de rabatteurs d’échafaud qui veulent faire passer Polanski à la casserole. Les grossiers en oublient que la mère de Samantha a livré sciemment sa fille à la jet-set, pour revivre son propre rêve à travers le corps de Samantha.

C’est plutôt une  « e-meute » de rabatteurs d’échafaud. Des bloggeurs anonymes. Au moins dans la meute, il y a une proximité physique, des frottements.

Voilà plus de trente ans que l’imbécile persécution d’une bande de rabâcheurs haineux est aux trousses de Polanski.

Voilà plus de Trente ans que l’on a confié l’arrestation de Mesrine à Broussard, plutôt qu’à Lucien Aimé-Blanc, pour parvenir à la boucherie de la Porte Clignancourt.

Alors Yann Moix réclame la Justice, rien que la Justice et dénonce l’inhumanité de la Suisse :

« La Suisse n’a d’utilité sur terre que pour elle : elle est fermée à tout, sauf à l’argent, aux putes, à la raison du plus fort. C’est un non-pays dont la morale est de s’inventer des excuses. » (p. 215)

La vivacité de Moix tient en haleine tout au long de son brûlot. Pensée subtile lorsque du côté de la page 168, il laisse entendre que pour la fessée, c’est l’esprit de la conduite qui compte ; Fesser sans avoir de mauvaises pensées ? Pas trop grave ! Pour les relations sexuelles, il en serait de même. On a déjà lu ça chez Lacan.

Moix, fait mouche à chaque page. Surtout quand il analyse pourquoi Polanski gène autant : en s’échappant, il nargue. Dans notre « société dérisionnelle »(p.116), où l’on présente Treiber comme un marrant, on se dédouane en tapant sur Polanski.