André Marois, « Sa propre mort », éditions de la Courte échelle

Critique de le 18 février 2010

Je n‘ai pas aimé...Plutôt déçu...Intéressant...Très bon livre !A lire absolument ! (490 votes, moyenne: 3,68 / 5)
Loading...
Littérature Roman

couv André maroisBon. Il faut avouer que j’y allais à reculons. Non pas parce que je n’aime par Marois, je ne le connais pas, mais les éditions de la Courte échelle m’agacent, m’énarvent parce qu’ils ont un manque de rigueur à vouloir tout faire, qui gâchent les talents, celui qui vous fait dire « l’éditeur n’a pas fait sa job ».

Mais, j’avais aimé la dernière nouvelle de Marois, « Créativité létale » parue chez ALIBIS n°33 (ma critique). Je l’avais lue parce que mon jeune auteur préféré, Patrick de Friberg, y avait pondu une nouvelle sans prévenir ses fans. Alors je me sentais obligé de faire cet effort de curiosité qui me manque pourtant quand je suis déçu une fois (au secours ces niaiseries, ces Christine Brouillet et Valérie Banville !!!!).

J’ai un sale caractère quand je n’aime pas, mais je suis un vrai fan quand je tombe en amour. Alors là, attention, gros gros coup de cœur. Tout y est. D’abord la langue, de celle qui nous fait penser qu’Audiard est Québécois et que Montaigne gagna la coupe Stanley. J’aime la tristesse, la langueur du début, j’aime ce sourire qu’on suppose aux commissures de Marois quand il joue de la mécanique, qu’il tâte du gun, j’adore ses mots précis, pesés. Ensuite, l’histoire de cette femme qu’on comprend en équilibre entre un Paris qu’on suppose décadent et un Montréal qu’on sait pourri.

On hésite à chercher où se trouve le purgatoire, peut-être dans la vengeance froide, mais alors il n’offre que l’enfer, virtuel bien entendu. Enfin le rythme. Celui d’un polar moderne que je vois bien un jour scénarisé. Cette douce Clara est un warrior, une poétesse désenchantée qui agit pour survivre et nous offrir une grande leçon de chose: sans l’âme qu’on se construit, rien de mérite de survivre, avec cette fausse âme que le monde du Net se construit, rien, là non plus, ne doit subsister. Bravo Monsieur Marois, vous rendez un beau service à votre éditeur. C’est donc mon coup de cœur 2010, mais nous ne sommes qu’en février ! teaser sur Youtube: http://www.youtube.com/watch?v=i8hD5gcFLpk

Détails sur André Marois, « Sa propre mort », éditions de la Courte échelle

Isbn : 2896513507

André Marois, « Sa propre mort », éditions de la Courte échelle

Étiquettes : , ,

2 commentaires pour “André Marois, « Sa propre mort », éditions de la Courte échelle”

  1. avatar Michel dit :

    Et voilà… J’aurai du me taire…
    Ne jamais faire une bonne critique quand l’éditeur pense qu’il est parfait…
    Je le cite: « Une élogieuse critique de SA PROPRE MORT. Dommage que le blogueur n’aie pas le même point de vue sur la courte échelle… ».
    Ce n’est pas son éclectisme, son vœux de généraliste, que je n’aime pas chez la Courte Échelle. Ce fut la déception que vous laisse une lecture, puis une autre, ce goût amer que vous laisse un beau potentiel magané… Comment pourrait-on, a contrario, reprocher au dur métier de l’édition de vouloir ne pas se ranger dans les étiquettes ? Mais moi, j’aime les éditeurs qui font du vrai travail d’éditeur, du travail de texte, de la rigueur, qu’ils soient petits ou grands.
    Vos textes sont trop souvent niaiseux, de ceux qu’on apprend à dire qu’ils sont réservés aux « petites maisons ».
    Un André Marois, comme celui-là, vaut les grandes publications et mérite toutes les critiques élogieuses. Il rejoint pour moi, les grands polars, les Connoly, Hansen, les Koenig et les Green… Bien sûr vous n’aurez pas dans vos cartons les de Friberg et les Percy Kemp, les Thilliez et les Sénécal, mais mon jugement ne touche que le travail, le vrai, celui de l’humilité.
    Encore Bravo Monsieur Marois, que votre livre soit un vrai succès !

  2. avatar andré marois dit :

    Merci mille fois, Michel.
    Rencontrer de tels lecteurs lorsqu’on est auteur, est extrêmement stimulant.
    La courte échelle est mon éditeur depuis 1999. Ils ont été les premiers à me publier, avec «Accidents de parcours». Leur confiance et notre collaboration me sont précieux.

Laisser un commentaire