Dans ce livre, Eric Tabarly nous raconte quelques-unes de ses courses mythiques à bord de Pen Duick VI. Il commence par un tour du monde assez peu réussi et continue par diverses victoires : la Transat avec équipage et surtout le « Triangle de l’Atlantique » où il a brillamment officié avec quatorze hommes à bord. Il s’agit maintenant pour lui de s’aligner pour la Transat en solitaire avec un bateau solide et performant, mais prévu pour être manoeuvré à plusieurs. Eric a sous le coude un projet de multicoque à hydrofoils plus pratique et plus adapté pour un solitaire. L’ennui c’est qu’il ne pourra pas être prêt à temps. Il en est donc réduit à adapter Pen Duick VI autant que faire se peut. Ce sera une course exceptionnellement difficile, il essuiera cinq très fortes dépressions, cassera son pilote automatique et réussira l’exploit d’être le premier à l’arrivée malgré tout…
Avec « Du tour du monde à la transat », le lecteur se retrouve en compagnie d’un des plus valeureux navigateurs français et sans doute le plus modeste si ce n’est le plus prestigieux. Datant de 1976, ce livre qui n’a pas très bien vieilli, reste un document brut de décoffrage, une sorte de journal de bord très technique et sans le moindre pathos, sans doute édité à l’époque pour surfer sur le succès. L’ennui c’est que le texte reste assez terne et plat. Avec Tabarly le discret et secret taiseux, on est loin de la fougue, de l’emphase et du lyrisme d’un Moitessier ou même dans une moindre mesure d’un Bardiaux. A noter la présence de nombreux documents photographiques, de divers classements, de la liste impressionnante des abandons et même de celle des disparus en mer. Ils furent deux, Flanagan et Mac Mullen, à perdre la vie dans cette Transat qui fut l’une des plus dures. Livre qui peut intéresser aujourd’hui pour des recherches sur l’histoire de la course au large.
3/5
Du tour du monde à la Transat (Eric Tabarly)