Je suis fan de Bernard Werber. J’ai lu tous ses livres.
Son dernier roman, « Troisième Humanité », que je viens de terminer n’est pas un livre que je conseillerais. Je suis très déçue.
Premièrement, je ne sais pas où l’auteur veut nous amener, il confond irrationnel et science-fiction. C’est bourré d’invraisemblances, de contrefaits. La magie de la littérature de science-fiction c’est de nous amené à croire à quelque chose de nouveau et de crédible. Et là malheureusement, il n’y a aucune magie.
Deuxièmement, il y est beaucoup référence à l’Atlantide. Depuis des siècles le mythe atlante a engendré un nombre incalculable de théories plus ou moins farfelues. Dans ce livre, il s’agirait d’un vaste continent avec une technologie de pointe et dont les réfugiés auraient peuplé l’Égypte antique et les régions précolombiennes d’Amérique. J’ai plutôt les pieds sur terre, et je sais que cette description de ce continent correspond exactement à celle faite par Edgar Cayce (surnommé le Prophète dormant). Cette conception spirituelle de cette terre prétendument disparue est née à la fin du 19ème siècle avec Ignatius Donnelly. Donc Bernard Werber n’invente rien. Mais le pire, c’est que l’ARE (Association for Research and Enlightenment ou Association pour la recherche et l’enseignement spirituel) est une secte dangereuse qui se base sur cette théorie, dont les « croyants » s’appellent eux-même « les adeptes de Cayce ».
Ce n’est pas la première fois que Bernard Werber fait référence à l’Atlantide dans l’un de ses romans. Il a fait une séance d’hypnose et en remontant ses précédentes réincarnations il s’est vu en Atlante. Il y a vraiment cru. Mais il aurait dû penser que l’esprit et notamment le subconscient peut être influencé. J’espère pour lui qu’il n’est pas devenu un adepte de Cayce. Il a été journaliste scientifique et en tant que tel, il devrait rester vigilant et ne pas nier le darwinisme et les principes de L’Évolution, ce qu’il fait dans dans ce roman. Il devrait penser qu’il y a des jeunes qui lisent ses écrits, et il devrait au contraire les mettre en garde contre toute forme de sectarisme. Ces jeunes pourraient croire à 100 % à ce qu’il écrit, et cela en fait un auteur dangereux. Aussi dangereux que les négationnistes le sont.
Je suis vraiment peinée de penser que ce n’est pas l’Atlantide qui a disparu mais plutôt le talent de Bernard Werber.
Troisièmement, on ne sait plus trop s’il s’agit d’un délire psychotique, induit par l’égocentrisme de son auteur, ou s’il s’agit vraiment d’une œuvre littéraire. Je suis écoeurée que Bernard Werber ait pu croire que le lecteur s’intéresse à son égo. Personnellement si j’aime cet auteur, ce n’est pas pour sa personne mais pour son talent (englouti avec l’Atlantide).
Si vous voulez avoir un aperçu de ce qu’est un livre de science-fiction raté, si vous êtes un adepte de Cayce ou si vous voulez savoir comment l’égo d’un auteur a surpassé son talent, lisez Troisième Humanité.
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