Le niveau de mon enthousiasme envers ce roman est à l’image de son titre; mort… ou presque. Peter James, un grand nom, pourtant, du thriller anglais, ne m’a pas du tout convaincu avec cette oeuvre. Je découvre cet auteur britannique avec ce livre – dommage -, mon bilan personnel est sans appel, je suis totalement déçu. Bien sûr, je vais m’expliquer et, bien entendu, je ne vais pas me limiter à ce constat négatif et je me lancerai dans les autres oeuvres de Peter James qui ont reçu, quant à eux, de bonnes critiques. (« La mort leur va si bien » et « Comme une tombe », également chez Pocket, suscitent grandement mon intérêt).
« Mort… ou presque », voici l’histoire en quelques mots. Nous évoluons dans une ville située au sud de l’Angleterre, nous sommes à Brighton, près de Londres. Katie Bishop, femme mariée à un riche industriel de la région, Brian Bishop, a été découverte sans vie à son domicile. Cette femme, respectée et appréciée des citoyens de la ville, a été retrouvée dans une posture un peu particulière; visiblement étranglée et porteuse d’un masque à gaz en cuir. Jeux sexuels?
L’enquête conduite par le commissaire Roy Grace, personnage récurant des romans de Peter James, va motiver les forces de l’ordre à s’intéresser d’assez près au mari de la victime. Une seconde femme va être découverte peu après, morte dans des circonstances similaires. Les termes « tueur en série » ou « psychopathe » vont gentiment s’accrocher aux lèvres des enquêteurs ou encore des journalistes, fermées pour les premiers qui tentent d’éviter une panique dans la ville, et grandes ouvertes pour les seconds qui recherchent du sensationnel.
Le mari de la première victime, Brian Bishop, que tout accable, est-il l’auteur de ces abominations? Peter James va faire planer le doute jusqu’au bout, ou plutôt tenter, car l’effet de surprise est loin d’être présente!
Et c’est long! L’enquête avance très lentement, trop lentement, et le rythme en pâtit inévitablement. Ce rythme s’essouffle à un tel point que nous, lecteur, du souffle, on en a à revendre tellement l’intrigue n’avance pas. Pour un thriller, c’est tout de même décevant. J’avoue qu’à un certain moment je n’avais plus qu’une seule envie, arriver au bout pour pouvoir enfin refermer ce pavé de 690 pages. (Je n’arrête jamais une lecture en cours).
En parlant de l’intrigue justement, pour ma part, elle s’est dégonflée très rapidement comme un ballon de baudruche. Après quelques dizaines de pages tournées, j’avais déjà découvert toutes les subtilités qui allaient suivre. (J’ai mis le terme subtilités en italique car en fait il n’y a rien de subtile). C’est peut-être voulu de la part de l’auteur mais alors dans ce cas où est l’intérêt d’aller jusqu’au bout? Concrètement, tout ce qui a suivi, j’ai pu l’anticiper à chaque fois sans trop me démonter la caboche. Je me suis tout de même dit que l’auteur allait me réserver un gros coup pour la fin; même pas.
L’enquête menée par le commissaire Roy Grace est tout ce qu’il y a de plus classique; le genre d’enquête très linéaire, standard, que nous avons l’impression d’avoir vue mille fois. Peter James tente de nous accrocher avec une action secondaire qui touche de près le commissaire Grace mais en ce qui me concerne, cela n’a pas pris. J’ai plutôt accueilli cet aspect-là comme du remplissage, histoire de donner de la consistance au livre.
Concernant les personnages, je n’ai pas ressenti une grande épaisseur, mis à part peut-être Roy Grace qui sort un peu du lot. Peter James aurait peut-être dû donner plus d’importance aux protagonistes de son roman plutôt qu’aux nombreuses descriptions inutiles – pour moi – qui font traîner ce livre en longueur.
Par contre, je tiens à relever l’excellente précision de l’auteur lorsqu’il s’agit de nous emmener dans cette ville qui est Brighton (ville de l’auteur) ainsi que dans les rues et lieux publics de Munich. L’ambiance des rues de Brighton est bien prenante, surtout en ce que concerne le côté sombre; la drogue, le trafic, la déchéance ainsi que tout ceux qui la représentent et la subissent. Pour Munich, l’ambiance des troquets, les belles places et les masses de Weissbier… Très sympa danke schön!
« Mort… ou presque », une perte de temps pour moi, mais comme je l’ai dit au début, je me réjouis de découvrir ses autres oeuvres pour me faire une meilleure opinion de Peter James.
« Mort… ou presque », de Peter James