Dylan est un des ces monuments que l’on se doit de visiter en suivant un itinéraire précis. En voici les étapes: l’adolescence dans le Minnesota, les années de chanteur folk à New-York, le passage à l’électricité sous les huées, le « faux accident » de moto, les années d’ermite puis d’errance artistique. Le sentier est bien balisé, peut-être davantage encore depuis le No direction home de Scorcese, document fleuve sur le mythe Dylan. Par conséquent, une nouvelle biographie du chanteur n’a de sens que si elle propose des chemins de traverse. Celle de François Bon y parvient. Ce dernier tente d’abord de comprendre le rapport que son personnage (Bob Dylan fiction de Robert Zimmerman) entretient avec la littérature. En découle une analyse passionnante de ses liens avec deux écrivains, Allen Ginsberg et Richard Farina, et de leur influence sur son oeuvre. C’est une première piste pour appréhender la complexité de l’homme à l’harmonica, et surtout son rapport à l’écriture . Le biographe nous incite aussi à réfléchir sur ce que Dylan nous apprend sur nous-mêmes et notre époque. Dès l’introduction, on pourra par exemple s’interroger sur cette phrase: « Ce n’est pas par le meilleur côté de nous-mêmes, celui par lequel il (Dylan) nous touche ». Deuxième piste intéressante…
Nous comprenons donc qu’avec François Bon le voyage en « Dylanie » sera singulier. Cette singularité évite à son ouvrage, très bien documenté par ailleurs, de sombrer dans l’anecdotique.
François Bon – Bob Dylan, une biographieÉtiquettes : biographie, Bob Dylan, François Bon
Intéressant… J’ai bien aimé « I m not there », le film, également
J’ai adoré « I’m not there » et lu ce livre après l’avoir vu. Dylan reste un personnage vraiment fascinant, le livre de Bon et « I’m not there » le montrent bien.