Loading...Belgique-België essaye de mettre en avant les raisons liées à la mémoire collective qui empêchent les communautés néerlandophones et francophones de s’identifier à une même entité belge et de s’entendre entre elles.
Les auteurs tant néerlandophones que francophones font appel à plusieurs disciplines comme la psychanalyse, la psychologie, l’histoire et les sciences politiques pour analyser les processus de construction de la mémoire et le vécu différent de certains événements relatifs notamment à la première guerre mondiale et à la colonisation. Ils ont réalisé plusieurs entretiens pour dégager les émotions ressenties lors de l’évocation du passé. Les auteurs se sont également penchés sur les stéréotypes qui existent de part et d’autre et sur la manière dont ceux-ci sont influencés par une lecture particulière du passé ou influencent la façon de se souvenir de certains événements.
Très bien documenté et écrit par des chercheurs universitaires, l’ouvrage est abordé de manière intelligible et ne nécessite pas une connaissance préalable du sujet pour comprendre le propos. Néanmoins, le côté néerlandophone est beaucoup plus approfondi avec l’étude de la réappropriation de certains héros comme Till l’Espiègle et l’analyse d’un genre littéraire particulier qu’est le « roman généalogique » en Flandre ; quelques mots sur les romans francophones auraient pu être utiles. Enfin, tous les contributeurs n’ont pas le même avis sur les divers thèmes abordés et n’hésitent pas à le préciser, ce qui laisse le débat ouvert.
Le livre est paru en 2012 aux éditions Mardaga.
Belgique-België : un État, deux mémoires collectives? (O. Luminet)
