Un seigneur breton sans pitié ne veut pas de l’enfant prématuré de sept mois, donc raté, que sa femme Jeanne va mettre au monde. Il décide de tuer ce maudit enfant et convoque à cet effet un médecin, mi-accoucheur, mi-bourreau. Apparence anodine de ce récit historique, limite petites revues de 1830. Mais c’est le Balzac essentiel qui s’engage dans ce roman du passé situé en 1594, à l’époque où Henri IV affermit son trône.Récit d’une étrange beauté. Mélange d’extrême douceur, de perversité et de tendresse amoureuse.
Mais le médecin est un brave type. Il détourne le père du projet criminel: « Epargnez-vous un crime, cet enfant ne vivra pas » Faute d’être mort, Etienne, l’enfant maudit est chassé de la maison du père.
Ce roman vaut la peine d’être lu. Il est actuel. Il fait penseraux enfants maudits d’aujourd’hui, à ceux que nos sociétés mettent à l’écart dans nos cités, à ceux auxquels on refuse notre précieuse identité nationale. Enfants illégitimes.
Au fait, quelle est la place en chacun de nous du maudit ? Est-ce parfois contre elle que l’on se bagarre ? Le maudit, ce n’est pas seulement l’autre, c’est aussi nous.
Honoré de Balzac, L’Enfant mauditÉtiquettes : Balzac, cités, crime, infanticide, perversité
A mon entendement, dans ce roman Balzac dévoile le comportement d’un parent vicieux qui pense que seule la forme physique est ce qui caractérise l’homme. De nos jours, bon nombre de gens sont rejetés par les siens a cause d’un de-faux ou d’une malformation ce qui n’est pas du tout normal. L’enfant est ce qu’il est, il suffit d’approcher sa partie unique de son genre et, il te sera spécial.
Le seigneur d’Hérouville qui maudit son enfant n’est pas breton, mais normand, de la région de Bayeux, dans le Calvados…
Confusion géographique regrettable !