Ce récit autobiographique est fort parce qu’il témoigne au plus juste de ce qu’est la débrouille d’une personne seule sans ressources. Lydia Perréal n’a pas eu une enfance heureuse et a manqué d’amour mais lorsqu’elle se retrouve dehors ses priorités vont être de trouver de quoi se nourrir et un refuge pour la nuit (pour éviter de coucher dehors justement). Elle explique le réseau des adresses transmises de bouche à oreille : les foyers plus ou moins bien réputés, les accueils caritatifs, les soupes populaires… Elle décrit le manque de respect et de dignité avec des scènes que je ne connaissais que dans les romans dystopiques (la personne qui arrive au foyer est passée au jet, on lui attribue un pyjama et des draps et elle ne peut récupérer ses effets personnels que le lendemain matin !).
Il y a quelques rencontres qui cherchent à apporter leur aide mais l’auteur explique que même avec la meilleure volonté du monde c’est un cercle vicieux : si tu n’as pas d’adresse « fixe » tu ne peux pas trouver de boulot, tu ne peux pas gagner d’argent, tu ne peux pas t’en sortir…
Son témoignage est précieux pour peut-être changer le regard sur les marginaux qui n’ont pas eu sa chance de trouver une porte de sortie.
Détails sur J’ai vingt ans et je couche dehors
Auteur : Lydia Perréal
Editeur : J'ai lu
Nombre de pages : 158
Isbn : 2290043095