Au début des années soixante, à quelques années de distance, trois jeunes filles, Isabelle, Clémence et Adeline, disparaissent d’un petit village du Tarn au cours de la nuit de la Saint-Jean. Les gendarmes concluent à des fugues sans conséquence. Mais, Justin Gilles, journaliste localier, est certain que les trois filles ont été assassinées par un tueur en série qui sévirait sur le Causse. Ses articles obligent à relancer l’enquête. Les soupçons se portent alors sur un jeune berger, Christophe Solal, qui est rapidement incarcéré par un juge d’instruction. Est-il le véritable coupable ?
« Les disparues de la Saint-Jean » est un roman policier en milieu rural sans véritable enquêteur à la Maigret, Holmès ou Poirot mais sous la houlette d’un commandant de gendarmerie psychorigide et d’un juge d’instruction frustré. Avec pareils bras cassés, l’erreur judiciaire n’est pas très loin. Parfaitement écrit, ce roman se lit quasiment d’une traite tant l’ambiance campagnarde est bien rendue et le suspens magistralement maintenu. Laurent Cabrol, journaliste météo bien connu, se révèle également romancier de terroir de haut niveau. Ses personnages, excellemment décrits sont tous pétris d’humanité et cette histoire à la chute aussi réussie qu’inattendue est d’une noirceur et d’une réalité qui donne à réfléchir. Quand la justice s’emmêle les pinceaux, les dommages collatéraux s’accumulent.
4,5/5
Les disparues de la Saint-Jean (Laurent Cabrol)