Depuis que ses parents ont divorcé, le jeune Louis vit avec sa sœur Anne et sa mère. Il voit rarement son père qui voyage souvent à l’étranger. Il supporte difficilement l’alcoolisme de sa mère et encore plus mal la présence du prétentieux Philippe Chasseur, le nouveau compagnon de celle-ci. Elève difficile, il est placé en internat où il ne se plait pas. Il reconnaît ne pas avoir de meilleur ami et cherche à se rattraper auprès de la gent féminine. Il se remémore ses différentes rencontres : Madeleine, Solène, Julie, Diane, Sarah et même Fatou l’Africaine, violée dans son enfance, et qu’il voudrait bien protéger.
« Ma jeunesse se fera sans vous » est une autofiction dont l’intrigue se résume à une suite d’apparitions de personnages le temps d’une courte anecdote ou d’une brève aventure. Le style de Louis Asnar est impressionniste, vif, agréable et facile à lire. L’auteur joue souvent avec l’humour, l’ironie et le paradoxe, ce qui donne pas mal de piquant à cette narration tenant beaucoup du journal intime. « C’est un coup à se suicider, voire pire, à se marier », « il était mythomane, cleptomane, alcoolique, drogué, lâche et présomptueux », « il se demandait si le monde entier ne conspirait pas à ce qu’il devienne homosexuel », pour ne citer que quelques exemples ! Malheureusement, le plaisir de lire est un peu gâché par la brièveté du propos (112 pages seulement : est-ce un roman, une longue nouvelle ou le début d’un feuilleton ?). Au bout du compte, le lecteur reste donc sur sa faim. Il aimerait en savoir plus sur ce Louis qui lui semble sympathique malgré tous ses défauts et toutes ses faiblesses. Et la frustration se termine en apothéose avec une fin abrupte, complètement ouverte et donnant l’impression que l’histoire reste toujours à raconter. Dernière phrase : « Alors que Louis remontait chez lui, il pensa à Malo et il renonça pour de bon à tuer sa gardienne. » Il ne manque que : « Suite au prochain épisode ». Dommage.
3/5
Ma jeunesse se fera sans vous (Louis Asnar)