Ce livre est sous-titré « Histoire des prisonniers de 1940 » et c’est bien de cela qu’il s’agit. Robert Christophe fut l’un des 1 845 000 prisonniers de guerre qui se retrouvèrent « faits aux pattes », pris les armes à la main ou purement et simplement livrés par des chefs défaitistes alors que tout (sur le papier) indiquait que l’armée française pouvait avoir la supériorité sur la Wehrmacht. Nombre de chars, aviation, marine supérieurs en nombre. Que se passa-t-il alors pour que cette victoire potentielle se transforme en honteuse défaite ? Pour l’auteur, tout fut affaire d’ordres contradictoires, d’incompréhension entre l’état-major et la troupe. Gabegie ? Défaitisme ?
Toujours est-il que jamais dans l’Histoire ne se retrouva un si grand nombre de captifs qui servirent de main d’œuvre et subirent des conditions de détention effroyables et pas très différentes de celles des déportés. L’auteur montre bien que les nazis ne respectèrent aucun des accords signés, rejetèrent les conventions de Genève sous le prétexte que le camp adverse ne disposait pas de prisonniers. On apprend beaucoup de choses sur la vie quotidienne dans les stalags et les oflags grâce à ce livre bien écrit et bien documenté dont ressort quelques conduites calamiteuses mais aussi beaucoup de dignité et même d’héroïsme en particulier dans les tentatives d’évasion réussies ou non. Un très bon document pour l’Histoire.
4/5
Les Flammes du purgatoire (Robert Christophe)